Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
32. Hong / La Durée | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
Le trigramme fort Tchen est au-dessus, le trigramme faible Souen, au-dessous. Cet hexagramme est l'inverse du précédent : là l'influence, ici l'union comme état durable. Les images sont celles du tonnerre et du vent qui sont également des phénomènes associés de façon constante. Le trigramme inférieur indique douceur au-dedans, le trigramme supérieur, mouvement au-dehors.
Si nous appliquons l'hexagramme aux rapports sociaux, nous sommes en présence de l'institution matrimoniale comme union durable des sexes. Lors de la demande en mariage, le jeune homme se tenait placé au-dessous de la jeune fille. Par contre, dans le mariage qui est représenté par la réunion du fils aîné et de la fille aînée, l'homme est à l'extérieur fournissant direction et impulsion, tandis que la femme demeure à l'intérieur, douce et obéissante.
La durée est un état dont le mouvement n'est pas annihilé par les obstacles. Ce n'est pas un état de repos, car la pure immobilité est recul. La durée est plutôt un mouvement s'accomplissant suivant des lois déterminées, refermé sur lui-même et, par suite, se renouvelant sans cesse, d'un tout organisé et fortement centré sur lui-même, dans lequel toute fin est suivie d'un nouveau commencement. La fin est atteinte par le mouvement vers l'intérieur, l'inspiration du souffle, la systole, la concentration. Ce mouvement se change en un nouveau début dans lequel il est dirigé vers l'extérieur : c'est l'expiration du souffle, la diastole, l'expansion. C'est de cette manière que les corps célestes accomplissent leur course dans le ciel et peuvent en conséquence briller d'une manière durable. Les saisons se déroulent suivant une loi fixe de changement et de transformation et peuvent par suite œuvrer durablement. Ainsi l'homme qui a entendu l'appel incarne une signification durable dans sa manière de vivre et le monde reçoit par là une forme. A partir de ce en quoi les choses puisent leur durée, il est possible de reconnaître la nature de tous les êtres dans le ciel et sur la terre.
Le tonnerre roule et le vent souffle. L'un et l'autre représentent un phénomène extrêmement mobile, si bien que leur apparence est à l'opposé de la durée. Toutefois leur apparition et leur disparition, leur mouvement d'aller et de retour suivent des lois durables. Ainsi l'autonomie de l'homme noble ne consiste pas en ce qu'il serait rigide et immobile. Il suit toujours le temps et se transforme avec lui. Ce qui dure est la direction ferme, la loi interne de son être qui détermine toutes ses actions.
On ne peut créer quelque chose de durable que par un long travail et une méditation assidue. Lao Tseu dit dans ce sens : « Si l'on veut comprimer quelque chose, il faut d'abord le laisser se dilater comme il faut. » Celui qui exige trop du premier coup fait preuve de précipitation, et, parce qu'il veut trop avoir, il n'obtient finalement rien du tout
La situation est anormale. La force du caractère est plus grande que la puissance matérielle dont on dispose. Peut-être pourrait-on craindre alors de se laisser entraîner à une entreprise au-dessus de ses forces, mais, comme c'est le temps de la durée, on parvient à maîtriser l'énergie intérieure, si bien que tout excès est évité. Ainsi disparaît l'occasion de remords.
Quand un homme est mû intérieurement par des sentiments provenant du monde extérieur et créés par la crainte et l'espérance, il oublie la logique interne du caractère. Une telle inconséquence intérieure conduit à la longue à des expériences douloureuses. Ces humiliations viennent souvent d'un côté auquel on n'avait pas songé. Ce ne sont pas tant des effets du monde extérieur que des connexions régulières déterminées par notre propre nature.
Quand à la chasse on veut faire mouche, il faut commencer de la manière convenable. Si l'on persiste à courir après le gibier en un endroit où il n'y en a pas, on peut attendre longtemps avant de le trouver. La durée dans la recherche ne suffit pas. Si l'on ne cherche pas de la manière correcte on ne trouvera pas.
Une femme doit toute sa vie suivre un homme, mais l'homme doit s'en tenir à chaque instant à ce qui est son devoir. S'il voulait régler de façon constante sa conduite sur la femme, ce serait pour lui une faute. De même il est excellent pour la femme d'adopter une attitude conservatrice à l'égard des usages reçus; par contre, l'homme doit demeurer mobile et prêt à s'adapter et à ne se laisser déterminer à chaque instant que par ce que son devoir réclame.
Il y a des êtres qui sont dans un état perpétuel de hâte sans trouver le repos à l'intérieur d'eux-mêmes. Non seulement la hâte empêche toute profondeur morale, mais elle devient bientôt un danger si elle règne à la place directrice.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 32. – Chinois on/off – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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